Forum Roue de l'écriture (15/07/2025)

Voici mon texte avec: Femme de ménage, violon, imaginaire

La prison, c’est mon habitation. Mon crime, c’est d’avoir « lâcher une larme », mais rien n’a été mis en place pour savoir si c’était vraiment une larme. Je travaille – travaillais - pour une riche famille de chimère, la plus haute, la plus prestigieuse qui puisse exister. Mais ne nous mentons pas, le travail ne l’est pas, c’est plutôt tout le contraire ; des règles strictes m’encadrent, dont une, la plus violente de toutes, la plus inchimèriale possible : aucune émotion. Ero. Nada. Rien. Rien. Rien. Ou c’est la mort qui t’attend. J’ai trouvé ce vieux violon dans le grenier. J’ai voulu le déplacer pour le nettoyer. J’ai frotté les cordes ; elles ont produits un son mélodieux. Mais au-delà de cette mélodie dont je devais ignorer les émotions qui me prenaient à la gorge, il y avait son poids. Le plus beau, le plus mélodieux, le plus lourd. J’ai sué, oh oui, croyez-moi. J’ai sué ; j’ai laissé tomber une goutte sur le sol. Aux pieds de mon maître. Mon crime, c’est d’avoir « laché une larme ».
Quelle horreur ce monde-là !
Coucou, voici ma participation.

Contraintes :

Une goule - Un violon - Horreur

Titre :

Luthier des enfers

Le violon vibrait quelque part entre deux mondes. Les cordes, tressées de cheveux humains encore gras, vibrent sous l’archet d’os. Le manche, une colonne vertébrale, craque quand la jeune goule ajuste sa prise. Une mélodie funèbre, désaccordée. Elle apprend encore.

Sous elle, l’homme dort. La goule s’insinue dans son rêve, glisse entre les dunes mentales. Elle devrait l’égorger là, dans le sable onirique.

Elle hésite.

Trop tard.

Le rêve se brise.

L’homme se réveille… mais ne peut bouger, alors il tente de crier. Impossible. Sa gorge se coince. Ses yeux s’ouvrent grand. Le violon geint.

La goule est là, striée d’ombres. Elle s’acharne à tuer sans rater. Mais ce soir encore, elle échoue, condamnant sa victime à l’enfer d’un réveil figé.

Alors les Siamais descendent. Encerclent la créature et l’écorchent lentement, pour que les nerfs apprennent à ne plus trembler. De ses os, ils façonnent un nouveau violon.

Et désormais, chaque note jouée est un cri qu’elle n’aura jamais fini de pousser.
Glaçant, bien joué !
Hello,

Voici ma participation 😊

Titre: Plantes carnivores ou rien…

« Madame exagère. Au début, j’ai cru à un cadeau : un sécateur neuf ? Une brouette moins bancale ? Tu parles, Charles… Encore un fichu carton à trimbaler. Le troisième cette semaine. Je suis jardinier, pas livreur Amazon.

J’ai déjà une jungle à dompter. Les plantes carnivores ne vont pas se nourrir toutes seules… Mais bon, je m’écrase. J’ai trop besoin de ce boulot pour me rebeller.

Je soulève le mastodonte. Il pèse un âne mort et ne sent pas la rose. Quelqu’un a planqué un cadavre ou quoi ?

Je vacille sous le poids, trébuche, et dans ma chute, balance le paquet avec l’énergie du désespoir. Évidemment, il s’ouvre.

Un truc velu à moitié en décomposition me tombe dessus. Si c’est un animal empaillé, la personne chargée de l’affaire devrait envisager une reconversion.

Les crocs se logent dans ma jugulaire. Le carton retombe sur ma tête. Rideau.

Étouffé sous ce cercueil en carton, je me dis : j’aurais préféré être dévoré par les plantes carnivores de Madame. Bien plus cohérent. »


Tirage : Un jardinier débordé, un carton, horreur
Nombre de caractères: Tout pile 1000 😮‍💨
Ça pourrait tellement être une page de Gaston Lagaffe. J'adore ! C'est trop drôle, et je te demande pardon de dire ça, mais t'es vraiment forte pour écrire des scènes vivantes, avec du burlesque comme là. T'es trop forte !
J'ai cru que c'était une comédie au départ, j'ai déchanté haha bien joué ^^
J’aurais préféré 😭 merci 😘
Salut, salut ! Voici mon récit :
femme de ménage / forêt tropicale / comédie

L'Expédition Catastrophe de Mme Higgins :

Lord Finch, explorateur à la moustache impeccable sous son casque colonial, scrutait la carte.
« La Cité d’Or, mes braves ! »

Derrière lui, les porteurs, chargés comme des mules, avaient le dos en compote, et Mme Higgins, qui avait perdu son plumeau en repoussant des piranhas.

Aperçut soudain son vieux plumeau, coincé dans la gueule ouverte d’un crocodile siestant.
« Oh mais… c’est mon… »

Ni une, ni deux : elle enjambe un bagage, cale un pied sur la mâchoire écailleuse, et tire un grand coup.

Ploc. Elle l’arrache.

Dans l’élan, elle bascule en arrière, percute un cocotier — une noix de coco tombe sur sa tête, roule sous le pied d’un porteur qui se vautre.
En tombant, il heurte la pile de caisses, qui dévale…

Lord Finch, alerté par le vacarme, recule, mais marche sur une grenouille… qui lui saute au visage.
Trébuche, et Plouf ! Chute dans le fleuve.

Mme Higgins rouvre les yeux, son plumeau à la main, grand sourire.
Elle se retourne… pour voir Lord Finch disparaître sous une cascade, les porteurs KO.
Oh non l’effet domino ou boule de neige 😭🤣
Bravo Virginie 💕

Je m'inscris.

Merci beaucoup 🍀🤍
Il va falloir attendre les nouvelles inscriptions lundi...
Bonjour :)
Voici mon tirage : une jeune reine , une caserne et thriller

"La Reine et la Caserne"

Minuit. Les portes de la caserne royale claquent sous la pluie.

La jeune reine Éléna entre, seule, sans escorte. Sa robe sombre dissimule mal le sang séché sur sa manche. Son regard est fixe.

— Quelqu’un a trahi. Ici, souffle-t-elle.

Les soldats se figent. Un frisson traverse la salle. Un seul mot, et des têtes tomberont.

Le commandant s’avance.

— Majesté, vous ne devriez pas être ici…

— Et pourtant, j’y suis. Parce que mon frère est mort. Parce qu’il portait un insigne de cette caserne quand on a retrouvé son corps.

Un silence lourd s'installe. Tous se regardent.

Elle sort un petit carnet noir de sa cape. Une liste. Des noms. Des visages.

— Je ne quitterai pas cet endroit tant que je ne saurai pas qui l’a livré à l’ennemi.

Derrière elle, un cliquetis métallique. Un fusil qu’on arme.

Elle se retourne lentement. Et sourit.

— Je savais que vous alliez réagir.

Assez imprudent de la part de cette reine...
Hello ^^
Voici mon texte de la semaine, bonne lecture !

Rixe

Seul le bruit des couverts résonnait sur le gris lugubre des murs. Deux des hommes que j’étais censé surveiller étaient attablés trop loin pour que je puisse percevoir leurs éventuelles conversations. Aucune trace du troisième qui devrait pourtant être ici, comme tout le monde. On m’avait bien proposé de laisser tomber ma couverture, de ne pas m’impliquer au point d’endosser ce rôle de prisonnier, mais j’y avais investi trop de temps, trop de moi-même, pour abandonner si près du but. Ces ordures devaient payer pour leurs innombrables crimes, et leur patron courait toujours.

– Salut Jason, susurra une voix près de mon oreille.

Je frissonnai à cette intrusion inattendue dans mon espace vital. Gary se trouvait donc là, juste derrière moi. Son ton glaçant insinua le doute en moi. Mon cœur s’emballa. Avait-il compris ?

Soudain, un poing me heurta avec violence. Des étoiles dansèrent devant mes yeux. Tentative désespérée. Fracas. Agitation. Douleur derrière mon crâne. Noir complet.

3 - 5 - 1 (un agent secret, une cantine, drame - 991 caractères titre inclus)
Wow en vrai ça aurait même pu être une scène de thriller ! Bravo 👏
Un jardinier débordé – Une forêt tropicale – Romance

La Belle au Datura

Les serres du palais avaient le pouvoir de faire vivre la magie de Bornéo dans les froids paysages de France. C’était la dernière tâche que Noé avait à réaliser. Après avoir taillé les haies, sauté sa pause déjeuner et tondu les hectares de pelouse, il n’en pouvait plus. Essoufflé, il retira son masque en passant la porte vitrée. L’air était lourd et humide à l’intérieur. Le crépuscule se reflétait sur toute les surfaces, le silence l’entoura et enfin, il put prendre une profonde inspiration. Quand il rouvrit les yeux, elle était là.
Emergeant des fourrées, cette femme aux airs d’Aphrodite s’approchait de lui d’une démarche gracieuse. Ce n’était pas la première fois qu’il admirait ce visage de porcelaine ornée d’une bouche délicate semblable à un bouton de rose, ce regard troublant et sa voix lointaine qui lui disait : « Te voilà enfin ». Il avait attendu ces retrouvailles toute la journée. Car après tout, ces fleurs du bout du monde vibraient d’un amour bercé de douces hallucinations.
Douce hallu ^^ c'est très poétique !