Forum Faut-il (vraiment) écrire juste pour soi ? Et si je voulais écrire pour être lue

Faut-il (vraiment) écrire juste pour soi ? Et si je voulais écrire pour être lue

Je vais poser une question qui fâche un peu, je crois.

On lit souvent « J’écris pour moi. » Comme une mantra sacrée. Comme si vouloir écrire pour être lu·e, c’était un peu sale. Un peu vain. Un peu… commercial ? On m’a dit que c’était mal. Que la seule raison valable d’écrire, c’est pour soi-même. Pour l’art. Pour l’âme. Pour les fantômes qui nous inspirent. Pour les étoiles. Pour impressionner un ex. ou juste… parce que mon clavier a signé un pacte avec une entité obscure... Ah. Pardon. Je me suis un peu égarée là.

Moi je vais dire un truc bizarre : J’écris parce que j’ai besoin que ça sorte. Et parce que j’ai envie que quelqu’un me dise : « Hé. Ton chaos m’a parlé. Tes personnages m’ont giflé. J’ai vibré avec toi. »

Alors non, je n’écris pas que pour la gloire (ou peut-être que si 😅). Mais j’écris aussi pour transmettre. Pour toucher. Pour que ça résonne quelque part. Sinon j’écrirais dans un carnet que je brûlerais ensuite en offrande à la pleine lune (ce que Salem (mon chat), préférerait. Il dit que je passe trop de temps avec mon clavier et pas assez à lui masser la nuque. Il pense que j’ai une liaison avec un personnage fictif. Il n’a pas tout à fait tort... 🤷‍♀️)

-- Et vous, vous écrivez pour qui ?
Pour votre vous intérieur en manque d’amour ? Pour votre meilleure pote ? Pour le fantôme de votre prof de français de 3e ?

-- Et est-ce que c’est grave d’écrire aussi pour les autres ? Pour les lecteurs ? Pour laisser une trace ?

Bref, aujourd’hui j’avais besoin d’en parler. De sortir ça de mon clavier. Venez en discuter. Je suis sûre que ça va réveiller des conversations aussi belles qu’un chapitre écrit à 2h du matin sous une pleine lune. 🌝
Je ne pense pas que le mantra soit : "Il faut écrire pour soi".

Par contre : "Il faut écrire avant tout pour soi".

Je pense que la nuance est importante. Si un texte ne nous parle pas, ne nous plaît pas, il ne faut pas l'écrire. Cela n'exclus en rien le désir de partager avec quelqu'un d'autre. Au contraire, je pense qu'on écrit pour soi, certes, mais aussi pour dire quelque chose, provoquer une émotion.

Je reprends ton idée sur l'art. L'art, qui n'est pas partagé, qui n'apporte pas un "message", en est-il ?
je comprends totalement la nuance que tu soulèves, et oui, évidemment qu’on écrit pas un texte qui nous déplaît juste pour plaire. On commence toujours par écrire pour soi. Mais est-ce que c’est mal de vouloir qu’il y ait quelqu’un en face ? Un regard, une émotion, un écho ?

Moi, j’ai cette sensation que ce que j’écris, je le crie. Mais que si personne n’écoute, si personne n’est là pour le recevoir… est-ce que j’ai vraiment parlé ? Est-ce que ça m’a soulagée, changée, soignée ? Pas toujours.

Tu vois, ce que tu dis sur l’art pas partagé m’a fait penser à la boîte de Schrödinger. Ce chat, il est peut-être vivant. Peut-être mort. Mais tant qu’on ne l’ouvre pas, on ne le saura jamais. Moi je ressens ça avec l’écriture : j’ai un message, quelque chose à offrir, à dire, à faire vibrer. Mais s’il n’y a personne pour l’ouvrir, est-ce que ça a vraiment existé ?

J’écris pour moi, oui. Mais j’écris aussi pour que quelqu’un, quelque part, lise ça et se dise : « Hé. Moi aussi je ressens ça. »

Et peut-être qu’au fond, c’est pas de la gloire que je cherche. C’est une forme de reconnaissance. Une preuve que ce que je ressens, ce que je transforme en mots, peut toucher quelqu’un. Et peut-être même… l’aider.
Je suis absolument comme toi Serah!!! Et je suis tellement d'accord avec ce que vous dites tous les deux!
Moi je pense que toute écriture est quelque part un moyen de se libérer (nostalgie, angoisse,...) mais aussi de rêver. Personnellement je préfère des histoires qui sont un mélange d'amour (soft) mêlé à une aventure, un mystère... Bref une véritable histoire qui destabilisera le lecteur. Une histoire trop simple même si très bien écrite va me lasser car je n'aime pas savoir d'avance ce qui va arriver.

Effectivement j'écris d'abord pour moi car souvent à contre courant (maintenant s'il n'y a pas de scène érotique, ça ne marche pas !) mais comme tout le monde je rêve de me faire un nom dans cette jungle littéraire. Je suis réaliste et de nos jours quand tu es quinquagénaire et que les réseaux sociaux, ça te gonfle, il te faudra un cul sacrément bordé de nouilles pour que l'on te remarque !

J'aimerais bien que des lecteurs me lisent vraiment sincèrement et me disent s'ils aiment ou pas mon histoire. Or sur Fyctia, la plupart te lisent à la verticale juste pour que toi tu les lises et commentent. Et puis il y a tout ceux qui te lisent sur Fyctia et vont te faire leurs commentaires par sms, whats'ap et cie... Alors tu apprécies mais cela ne comptera pas pour ton avancée puisque c'est privé.

J'aime bien le "Il faut écrire avant tout pour soi" d'Anthony Dabsal 😉 ça laisse une porte ouverte !
Je te rejoins complètement quand tu dis que l’écriture est un moyen de se libérer. Pour moi, c’est carrément une forme de thérapie. Je couche sur le papier mes idées, mes pensées, mes ressentis. Parfois, ce ne sont même pas des choses que j’ai vécues personnellement, mais des événements que je vois dans le monde et sur lesquels j’ai besoin de poser un regard. Et parfois, c’est plus profond : mon inconscient s’exprime avant moi, sans que je m’en rende compte. Il m’est déjà arrivé qu’un lecteur me dise « Tiens, tu parles de ça dans ton histoire », et que je réalise à ce moment-là que ça m’avait travaillé sans que je le sache. C’est fou, non ?

Et oui, l’écriture, c’est aussi une façon de rêver, de vivre ce qu’on ne peut pas toujours vivre dans la réalité. Je suis totalement d’accord avec toi là-dessus aussi.

Ensuite, pour ce que tu dis sur le fait d’écrire « à contre-courant », parce que maintenant s’il n’y a pas de smut, « ça ne marche pas »… Eh bien, je dirais que c’est faux… mais pas totalement. 😅 Oui, il y a des lecteurs qui cherchent essentiellement ça, et parfois au détriment du fond, c’est clair. Et c’est bien dommage, car certaines histoires extraordinaires sont gâchées par un ajout forcé de scènes qui n’apportent rien. Mais à l’inverse, je connais aussi plein de gens qui cherchent justement des histoires sans smut, ou alors bien dosé, bien intégré. En fin de compte, ce n’est pas la présence ou l’absence de scènes érotiques qui devrait faire le succès d’un récit : ce qui compte, c’est la cohérence de l’histoire, la qualité de l’écriture, le rythme, les personnages, ce petit truc qui te donne envie de tourner la page.

Pour ton envie de « faire ton nom dans la jungle littéraire », je te comprends totalement. Et tu sais quoi ? Que tu sois quinquagénaire, trentenaire ou ado, je m’en fiche complètement. Si ton histoire est bonne, si tu sais transmettre des émotions, alors ton âge n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est le talent, pas la génération. D’ailleurs, certaines grandes plumes ont percé bien après 50 ans. L’essentiel, c’est la passion.

Et puis, pour ce qui est des réseaux sociaux… Oui, ça aide. Mais non, ce n’est pas indispensable. On a tendance à l’oublier, mais avant les réseaux, des milliers d’auteur·es ont réussi sans TikTok, Insta, ni « communauté ». Peut-être qu’on a juste besoin de revenir à l’essentiel parfois : le texte, la voix, la vibration d’un récit bien mené.

Pour ce que tu dis sur Fyctia et les lecteurs «à la verticale », oui, c’est frustrant. Mais au fond, c’est le comité éditorial qui lira vraiment l’histoire, non ? Moi aussi, j’aimerais avoir des retours sincères, parce que c’est ce qui m’aide à avancer, à m’améliorer. Et quand un lecteur prend ce temps-là, je trouve ça hyper touchant. Mais ce que je vise en priorité, c’est d’être publiée. Que ce soit sur Fyctia ou ailleurs. Si ce n’est pas cette maison d’édition, ce sera une autre. Ce qui m’importe, c’est que mon histoire touche quelqu’un quelque part, et qu’elle puisse vivre au-delà du concours.

Alors oui, Fyctia est une opportunité, mais ce n’est qu’un concours parmi d’autres. Et mon envie d’écrire, elle, va bien au-delà de cette plateforme.

(Pardon pour le pavé 🙈… j’ai tendance à m’égarer dans mon chaos, mais attention, c’est un chaos très organisé 😌 il y a toujours une structure ! Après, c’est mon clavier… il écrit tout seul. Je sais pas d’où ça sort, je tape, et pouf, un roman. Voilà. 😅)
J'ai l'impression d'être la seule à écrire pour "les autres". Bien sûr, j'écris aussi pour moi, pour me dépasser, parce que j'aime ça. Mais sinon, j'écris aussi et avant tout pour les autres. J'ai envie d'être lue, j'ai envie de partager et de ressentir les émotions des autres. En gros, j'ai envie que les gens prennent du plaisir à me lire et qu'ils le montrent. Si je n'ai aucun retour, j'ai la fâcheuse tendance à abandonner rapidement. Je n'arrive pas à écrire et à terminer une histoire si personne ne me pousse à le faire.
C'est une relation toxique entre moi et l'écriture 😒
Tu dis que tu as l’impression d’être la seule à écrire pour les autres, mais je te rassure : tu ne l’es pas. Moi aussi, j’écris pour les autres. Pas uniquement, bien sûr, j’écris pour moi, pour comprendre, pour extérioriser, pour me dépasser, j’écris aussi parce que j’ai envie de provoquer des réactions, des émotions, des réflexions.

Et si je n’y arrive pas, j’ai parfois l’impression d’avoir échoué quelque part. C’est ça qui me pousse à m’améliorer. Alors oui, comme toi, j’espère que mes mots auront un écho chez quelqu’un. Mais non, je ne changerai pas mes valeurs ou mes principes juste pour plaire à une tendance ou coller à une mode. Tant pis si ça prend plus de temps. Je croise les doigts pour que mes histoires trouvent quand même leur public, parce que ce serait dommage que le message tombe dans le vide.

Moi aussi, j’ai envie de me dire que peut-être quelqu’un, quelque part, a souri grâce à mon histoire. Qu’une personne qui allait mal a pu s’évader quelques instants, ou qu’un lecteur·rice en manque d’émotions fortes a retrouvé un petit shoot d’adrénaline grâce à mes mots. C’est ça, mon moteur. Comme toi, je veux que les gens prennent du plaisir à me lire… et qu’ils me le montrent.

Parce qu’il y a une vraie différence entre les lecteur·rices silencieux et ceux qui laissent une trace, même minime. Un mot. Une réaction. Un échange. C’est cette interaction qui donne tout son sens au partage. c’est ce lien-là que j’espère créer avec mes lecteur·rices.

Mais malgré tout ça, je crois qu’il ne faut pas abandonner même quand on n’a pas de retour. Ce serait trop dommage de laisser tomber une histoire qui nous plaît juste parce qu’elle n’est pas (encore) visible. Je vais te dire un truc peut-être un peu perché, mais imagine ton roman comme un iceberg : ce qu’on voit à la surface, c’est minime. En dessous, il y a tout un monde qu’on ne perçoit pas encore.

Peut-être qu’aujourd’hui tu n’as pas beaucoup de lecteurs visibles. Mais dans un an ? Cinq ? Dix ? Tu pourrais recevoir des messages d’inconnus te disant à quel point ton histoire les a marqués. Mais ça, tu ne le sauras jamais si tu n’écris pas la fin. Il ne faut pas attendre que quelqu’un te pousse. Il faut écouter cette petite voix en toi qui te dit : « Vas-y, continue, t’as quelque chose à dire. » Et crois-moi, ça suffit déjà pour aller jusqu’au bout.
Juste petit message pour dire que je suis d'accord avec Serah ! La persévérance est importante !
C'est un peu drôle, quand je dis que j'écris pour moi, c'est exactement ça que je sous-entends. Le fait que j'ai besoin que ça sorte, que j'ai besoin que les autres comprennent ce que moi je comprends. Et c'est bizarre, parce que ça m'a jamais paru être "pour les autres" alors que je m'attends (ou plutôt espère) à ce qu'une personne ou deux me lise. Pour moi, l'écriture est probablement la seule façon de toucher. J'ai pas le choix, c'est comme si quand je me ramasse face aux mots, je sais que c'est ma place, que c'est comme ça que je fonctionne. C'est pas de la puissance, c'est pas une recherche de gloire, c'est une recherche de "quelque chose". De la compréhension, je crois. Une sorte de reconnaissance - c'est pas le bon mot - (ou peut-être que oui). C'est pas une arme, mais c'est un peu un outil. Je pense que j'écris pour laisser une trace, mais elle est plus pour moi. J'aime bien quand les autres la remarquent, ça fait du bien, je me sens validée, mais elle est avant tout là pour me dire "hey, c'est ici que ça se passe. Pas dans ta tête, c'est embrouillé. Pas dans tes discussion, tu sais bien que t'as du mal à t'exprimer. C'est ici que tu y arrives, que ça te parait important, c'est ici que tu es". Alors c'est là que je sais que ça vaut la peine de me forcer. Et d'y aller à fond. C'est vrai, j'écris pour que ça résonne. Mais parfois, l'absence, ça créer de l'écho... et je me dis que peut-être qu'un jour, il sera assez fort pour se faire entendre dans le chaos. Et au fond, je pense que je déteste plus l'écriture que j'arrive à l'aimer. Je hais comment elle est tellement facile un jour et qu'elle me parait être sur une autre galaxie le lendemain. Mais peu importe combien elle me parait loin, j'en aurais toujours autant besoin. Je hais comment elle me fais me sentir bien un matin pour me prendre toute ma confiance en moi le soir venu. Mais si c'est elle qui est responsable de ça, alors tant mieux, j'ai juste à bosser pour me récupérer. Je hais comment elle me dit " tu peux faire mieux" alors que certains jour, faire est juste "trop". Au fond, j'en ai pas toujours conscience, mais j'ai très souvent besoin de ce "trop". J'y retourne, et ça risque d'être comme ça pour toujours. J'écris parce que je dépends de l'écriture. Que ça m'est nécéssaire. Et c'est pour moi, et pour les autres aussi.

Mais, il y a un petit avis coincé derrière mes pensées...

Je pense que certains jours, (pas toujours) c'est pour les autres qu'il faut écrire. Ou plutôt, aux autres. Parce que parfois, j'ai l'impression de voir ce qu'ils ne voient pas, de ressentir trop et eux rien. Pas parce que je suis meilleure, mais parce que je suis. Et que je perçoit le monde différemment.

Je n'écrirais jamais pour le nombre de mots ou de lettres. Si je veux être publiée, c'est parce que ça augmente le nombre de personnes qui me comprennent, qui comprennent mon monde. Si j'écris pour ce concours, c'est parce que je veux me surpasser. Non, je ne pense pas qu'il faut écrire pour que la lecture soit plaisante. Je pense que la lecture doit déranger. Que les attentes doivent être au delà des tropes, au delà des clichés. Je sais que je n'écris pas bien. Je sais que j'ai beaucoup, mais alors beaucoup de chemin à parcourir, mais ça me va. Et je pense que c'est ce qu'il faut reconnaitre, aussi. Peu importe ton nombre de lecteurs, si tu ne te pousses jamais plus haut parce que tu écris "pour eux" - avec un sens très différent de précédemment - tu perds non seulement ton potentiel, mais ça affecte aussi la force et la complexité que peut avoir l'écriture. Et je pense que c'est dommage, que c'est comme ça qu'on perds gout à la lecture... quand tout à la même saveur, quand tout à la même ambiance.

Tu m'as vraiment fait réfléchir et je vraiment pas certaine que ma réponse soit claire, c'est un peu (énormément) embrouillé dans ma tête... - c'est vraiment juste mon avis, j'ai beaucoup de respect envers tout ceux qui écrivent, peu importe pour qui, peu importe comment
J’aime bien la façon dont tu parles de fierté douce… c’est exactement ça! J’ai du mal à écrire des commentaires, je sais pas pourquoi, qu’est ce qui me fait peur, qu’est-ce qui me donne l’impression de ne pas devoir. Quand je lis les histoires des autres, surtout celles qui ont ce ton intimiste, personnel, j’ai l’impression d’être tellement visée que j’en deviens étrangère. J’ai lu tes deux premiers chapitres et je me suis reconnue dans ta façon d'écrire. Tu écris vraiment bien, c’est calme et immersif… et j’avais vraiment envie de te laisser un mot, de te dire que je me voyais, mais sur le coup, je pouvais pas. Pas parce que c’était faux, peut être parce que c’était trop vrai. Ton écriture a ce truc d’intimidant, de parfait, de maîtrisé, mais qui résonne, qui m’est familier - pas que j’écrive comme toi, c’est plus comme si je comprenais comment tu l’avais écrit… c’est pas clair je me mêle… moi aussi, les mots ils sortent tout seuls… et ils ont font qu’à leur têtes. C’est drôle aussi, tu t’excuse à la fin de ton paragraphe (que j’ai vraiment apprécié lire) et je me bat contre mes doigts pour éviter de faire pareil après chaque commentaire, chaque avis, chaque réponse. Bref, je vais essayer de te laisser des commentaires, de pas avoir la trouille de te déranger… et merci pour ta réponse, je me sens moins seule
Ta réponse résonne tellement fort en moi. Cette idée d'écrire non pas pour les autres mais "aux" autres. Ca retranscrit vraiment ce que je ressens!🙏
Franchement… j’ai relu ton message avec Salem, mon petit chat 🐈‍⬛(oui, ça mérite un comité de lecture, là 😌), et j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, et un petit picotement dans la gorge, là, tu vois ? Tu viens de me faire fondre.

Ce que tu dis sur le fait d’avoir du mal à commenter je te comprends à 1000 %. Avant, j’étais pareille. Je lisais, j’étais touchée, et je me retrouvais à bloquer : « Mais je vais dire quoi ? » Et puis un jour, j’ai réalisé que même un petit smiley pouvait faire plaisir. Alors maintenant, j’essaie de ne plus me brider. Je balance ce que mon cerveau ressent, même si c’est brouillon, même si c’est du chaos total. Parce que souvent, ce chaos, c’est juste l’écho d’un truc vrai.

Et, je viens de me rendre compte que tu viens de résumé le conflit auteur / lecteur. Le lecteur a peur d’écrire un commentaire, d’envahir et l’auteur a peur du silence du lecteur. C’est fou comme cette peur circule des deux côtés. Mais tu vois, ce que tu viens de faire, là, c’est précieux. Parce que tu as cassé cette boucle. Et je te promets que ça compte.

Et là, tu me dis que tu as lu mes deux premiers chapitres et que tu t’es reconnue dans ma façon d’écrire… Mais ??? TU VEUX QUE JE DORME COMMENT APRÈS ÇA ??? Tu m’as injecté de la dopamine directement dans le cerveau, là. Mon cœur est en feu. C’est une déclaration d’amitié littéraire, et je suis désolée mais j’accepte. 💘

Et j’ai lu ton synopsis juste après ton message, et j’ai été intriguée direct. Il y a une vibe que j’arrive pas encore à définir mais qui m’a happée. J’ai envie d’en savoir plus, j’irai te lire, c’est sûr, tu sera ma prochaine lecture.

Et maintenant que tu as écrit tout ça… bah on est copines, c’est officiel. Deux messages sincères échangés = on est liées par un pacte d’encre. Voilà, c’est la règle. Je te l’ai pas dite avant, mais maintenant t’es coincée. 😄
J'avais même pas réalisé que le conflit auteur/lecteur, c'était "un truc", mais maintenant que tu le dis, c'est siiiiii vrai! Souvent j'essaie, je commence des petits messages, puis j'arrête, j'ai l'impression d'être en terre inconnue.... Je sais bien que ça a beaucoup d'impact sur la personne qui écrit, j'aime beaucoup lire les retours, pourtant. C'est tellement pas logique! Mais je vais essayer de faire comme toi et balancer ce qui me passe par la tête, je doute de la clarté, mais j'imagine que c'est un début.

Merci d'avoir pris le temps de me répondre, c'est vrai que des messages sincères, ça fait un bien fou.
Je continue ton histoire dès que j'ai du temps!

Et je suis absolument et irrévocablement d'accord avec ta règle, elle me va très bien!
Ton message, Elie, m’a vraiment touchée. Il m’a fait réfléchir, il m’a fait sourire, et à certains moments, j’ai senti cette émotion dans la gorge, tu sais, celle qui monte quand quelque chose fait écho profondément. Peut-être même que j’étais à deux doigts de pleurer, mais chut 🤫😅 (oui je suis très sensible, beaucoup trop 🤷‍♀️)

Tu vois, je pense que ce besoin d’être lu, c’est humain. C’est même presque primaire j’ai envie de dire. Peut-être que toi, tu ne l’as pas formalisé comme ça dans ton esprit au début, parce que c’était naturel pour toi, mais je pense que c’est là chez beaucoup.

On a trop souvent tendance à diaboliser ce besoin de reconnaissance. Moi, on me l’a déjà dit : « Il ne faut pas écrire pour avoir des retours. » Sauf que… pourquoi ce besoin serait honteux ? Pourquoi vouloir être lu, apprécié, compris, ça ne pourrait pas coexister avec le plaisir pur d’écrire ? Moi, j’écris aussi pour ça. Pour vibrer, et faire vibrer.

Ce que tu dis sur le fait que l’écriture est ton seul moyen de toucher j’ai aussi ce sentiment, parfois, que c’est là que j’arrive à exister pleinement. Que face à mes mots, je ne suis plus à côté, je suis exactement là où je dois être.

Et tu vois, moi aussi, quand je relis ce que j’ai écrit, il m’arrive de me dire : « Sérieux, c’est moi qui ai écrit ça ? » Il y a une sorte de fierté douce, parce que j’ai souvent l’impression de ne pas être capable… jusqu’à ce que je le fasse. Et là, forcément, j’espère que les autres vont le voir aussi. Pas pour me gonfler l’ego (bon peut être un peu, mais pas que !!). Juste parce que ça me confirme que ce que j’ai ressenti, quelqu’un d’autre l’a ressenti aussi.

Quand tu parles de cette relation bizarre avec l’écriture, de ce yo-yo émotionnel… pfiou. Je suis tellement d’accord. Il y a des jours où je la hais, cette écriture. Parce qu’elle me demande trop. Et d’autres où elle me sauve. Parce qu’elle m’a permis de créer un univers à partir de rien, alors que quelques jours avant, j’étais en panique totale. C’est dans ce défi permanent, dans cette lutte douce-amère, que naît aussi la satisfaction : celle de se dépasser, de sortir de soi, et d’aller plus loin que ce qu’on croyait possible.

Et oui, un seul commentaire, une seule personne qui dit « Je me suis reconnue », et ça change tout. D’un coup, le doute recule. La flamme revient. C’est fragile, mais tellement puissant.

Quand tu dis que tu n’écris pas pour les mots ou les lettres, je te rejoins encore. Moi aussi, j’ai désactivé les compteurs. Le nombre de caractères, ça m’angoisse. Je n’aime pas avoir une jauge au-dessus de ma tête quand je suis en train de créer. Ça me bride. Alors je préfère laisser mes mots sortir, sans barrière, sans balise. Juste écrire. Et ensuite on verra si ça rentre dans le cadre.

C’est ça, ce concours : un cadre, des limites, des contraintes. Mais au final, ça nous pousse à sortir de notre zone de confort. À créer autrement. Et à apprendre, à se réinventer. Même si ce n’est pas facile. Même si ce n’est pas parfait. Je crois que c’est ça que le jury veut voir : pas juste une belle histoire, mais une autrice ou un auteur qui ose sortir de ses repères.

Alors merci pour ton message. Merci de l’avoir écrit comme tu l’as fait. Ce n’est pas confus. C’est juste profondément vivant. Et si parfois tu ressens que ton écho ne revient pas, dis-toi qu’au moins une personne ici l’a entendu. Et que ça a vibré.

(Et pardon. Encore une fois. J’ai, euh… un petit souci conflictuel avec les mots. Ils sortent tout seuls, en flot continu, sans prévenir, et j’ai pas encore trouvé le bouton « stop ». Si t’as tout lu jusqu’ici : merci infiniment. Et désolée, désolée, désolée, désolée. 😅)
D'abord j'aimerais dire que ce post m'a donné envie de pleurer. Tous vos messages m'ont touché bien plus qu'ils n'auraient dû et sans que je comprenne pourquoi!😭

Concernant l'écriture, elle représente énormément pour moi. D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours écrit. Au départ c'était juste un plaisir simple que j'avais mais en grandissant je me rends compte que l'écriture est une thérapie pour moi. Je suis quelqu'un d'assez difficile à cerner pour les autres parce qu'en leur présence je ne suis pas vraiment moi, ou du moins pas entièrement moi. En apparence, je ris sans arrêt, j'ai beaucoup d'humour mais j'ai aussi un coeur de pierre, je suis incapable d'aimé et d'avoir de l'empathie. C'est de cette manière que beaucoup me voient. Mais en réalité, tout ça n'est qu'un masque que je forge autour de moi, comme pour me protéger d'une menace invisible. A l'intérieur, je suis une véritable éponge émotionnelle, je ressens tout au centuple. Et parfois, ces émotions prennent le dessus, m'oppressent. C'est comme si je n'arrivais plus à respirer, je suis surchargée.
Alors l'écriture me permet de me délivrer, d'ouvrir les vannes et de m'exprimer. En écrivant j'extériorise tout: mes peurs, mes colères, mes joies, mes tristesses... Ca me fait du bien. Sur cet aspect là, je le dis en toute franchise "oui j'écris pour moi".

Mais d'un autre côté j'écris aussi pour les autres. La lecture a un impact très important sur ma vie, autant que l'écriture. Quand je lis, je fuis la réalité en me plongeant dans d'autres mondes, d'autres univers. Je fais des rencontres, celles de personnages qui partagent les mêmes émotions que moi. Et les partager avec eux ça m'enlève un poids. Alors je me dis que si lire m'enlève un poids à moi, alors d'autres ressentent peut-être la même chose. Donc j'écris, pour que les lecteurs ne soient pas seuls, qu'eux aussi trouvent une certaine paix intérieure en se rapprochant des personnages que je crée. Je le fais donc autant pour moi que pour eux.

Finalement, j'écris aussi pour dire aux gens qui je suis réellement. Je veux que ceux qui me croyaient froide et sans émotion se rendent compte qu'un coeur bat dans ma poitrine, que je ne suis pas un robot. Je veux qu'il voit qui je suis au fond. Car je sais que je n'arriverai jamais à l'exprimer directement en face d'eux. Mais en passant par l'écrit, par la fiction, tout devient plus simple. Je me sens libre de tout dire, de tout dévoiler, sans pression, sans jugement.

Alors, j'écris avant tout pour moi, comme le dit Anthony. Mais aussi pour les autres. Et aux autres.

Après, en dehors de cela, j'aimerais un jour être publiée, c'est mon ambition qui parle ahah! Et puis je suis une grande fan de l'histoire avec un grand H. Et quand on aime l'Histoire on sait que l'écriture c'est quelque chose d'extrêmement important. Beaucoup s'en sont servis pour défendre, accuser, de manière directe ou indirecte. Mais les livres c'est aussi une évolution des thèmes, des styles. C'est une marque dans l'histoire. Alors je trouve ça important de faire perpétuer cet art.

Voili, voilou! J'espère que c'est assez clair! Mon message est sûrement bourré de fautes (il est bientôt minuit alors mes doigts vont plus vite sur le clavier que mon cerveau) alors je m'en excuse d'avance.
J'espère que vous aurez eu la patience et le temps de lire ce pavé!
Biz!😘
Ton message… wow. Je ne sais même pas par où commencer. Tu m’as complètement retournée. Salem (oui, il est toujours là pour juger mes émotions 👀) a senti que quelque chose se passait. Franchement, ton message m’a laissée sans voix… enfin, presque 😅 parce que je vais quand même te répondre avec mes pavés habituels.

D’abord, je trouve ça incroyable que tu aies commencé à écrire jeune. Je t’envie. Vraiment. Parce que moi, je n’ai découvert l’écriture que récemment, et maintenant je me dis : pourquoi j’ai pas commencé avant ?! Et je passe mon temps à essayer de convertir mes proches : « Vas-y, écris, tu vas voir c’est génial ! » Mais bon, pour l’instant, je suis en échec de conversion totale. 😅

Ce que tu dis sur l’écriture comme thérapie, ça me parle tellement. J’ai l’impression que tu as su très tôt canaliser ce que tu ressentais sur le papier, là où moi, mes émotions me débordent encore, dans tous les sens. Écrire devient un acte de survie. Une façon de reprendre le contrôle sur le trop-plein. C’est fou, parce que tu dis que tu es difficile à cerner pour les autres, que tu te caches derrière l’humour, que tu te protèges… mais dans tes mots, moi je te vois clairement. Je ressens une empathie énorme, une profondeur folle, une sincérité rare. Ton cœur, il n’est pas de pierre. Il est en feu. Et il bat très fort.

Le fait que tu sois capable de mettre des mots aussi clairs, aussi puissants, sur ce que tu ressens, c’est déjà énorme. C’est une forme de courage, et c’est une forme d’amour aussi. Tu tends un miroir à ceux qui croient te connaître, et tu leur dis : « Regardez mieux, vous avez mal vu ». Au final, cette armure que tu portes est peut être un peu lourde, et faire une pause de temps en temps en te mettant à nu en écrivant c’est ça dont tu as besoin.

Je te souhaite mille fois d’être publiée, le monde a besoin de voix sincères, sensibles, lucides comme la tienne. Alors je croise les doigts pour toi, et pour moi aussi tiens 😌 Soyons toutes publiées, et partageons les étagères, il y a de la place pour tout le monde !

Et pour ce qui est de l’Histoire, je t’avoue que je suis une vraie quiche alors je ne pourrai rien en dire 😅 Pourtant j’ai une sœur prof d’histoire-géo, mais rien à faire, je n’ai jamais rien retenu. Mais j’adore ta façon de le formuler l’écriture comme trace, comme transmission, comme outil. Et oui, les livres changent le monde, parfois sans qu’on s’en rende compte tout de suite.

Pour finir, oui on t’as jugée fort avec mon chat... Non je rigole 😆 ! Je sais même pas s’il y avait des fautes dans ton message, honnêtement. Je suis tellement pas bonne dans ça. Tellement nul que je copie colle toutes mes message sur Scribens et BonPatron, j’en fais des relectures dignes d’un contrat pro avant de le poster.

Mais sincèrement ? Ton message était clair, fluide, et plein de cœur. Alors s’il y a une ou deux fautes qui se baladent, on s’en fout. Ce qui compte, c’est que tu as parlé avec ton âme. Et je t’ai entendue. Merci. 💛
Pour être totalement honnête envers moi-même, j'écris pour les autres.
La preuve, si personne ne lisaient mes histoires je n'écrirais pas.

Pour le coup l'écriture est vraiment pour moi un partage. J'écris ce que j'ai envie de raconter, certes, je m'amuse en le faisant. Mais pour moi l'écriture c'est comme la pâtisserie : c'est meilleur quand on partage le gâteau et qu'on voit les gens aimer manger autant qu'on a aimé préparer.
Je comprends tellement ce que tu dis. Cette phrase : "si personne ne lisait mes histoires, je n’écrirais pas", elle m’a fait tilt. Parce que oui, moi aussi, j’ai envie qu’on me lise. Vraiment. Quand je vois que personne ne clique, ça me fait mal. Genre vraiment, j’ai envie de crier : "Hééé ! Venez lire, j’ai mis tout mon cœur là-dedans !"

Mais à la différence de toi, je crois que j’écrirais quand même. Même si personne ne me lisait. Parce qu’en vrai, j’ai pas le choix. J’écrirais, et je partirais à la chasse aux lecteurs comme une possédée. Et si personne ne vient ? Eh ben je me tourne vers mes proches. Désolée pour eux. Qu’ils aiment lire ou non, ils sont fichus : je les bassine avec mes histoires, mes intrigues, mes théories de personnages torturés à deux heures du matin. Ils sont forcés d’écouter. Ils n’ont pas le choix, c’est la clause non-écrite de mon entourage. Et peut-être qu’un jour, Netflix se réveillera, se rendra compte de son erreur monumentale, et adaptera mes romans. Qui sait ?

Ta comparaison avec la pâtisserie, j’ai fondu. Vraiment. Je suis FORMÉE en pâtisserie (bon, pas pâtissière pro, mais j’ai fait des formations parce que j’adore ça) et c’est exactement ça. Faire un gâteau juste pour le plaisir de créer, de décorer, de voir les yeux briller quand on le pose sur la table. Et tu sais quoi ? La plupart du temps, je ne les mange même pas. Je regarde les autres savourer. Et ça suffit. Parce qu’ils ressentent quelque chose. Parce que j’ai réussi à faire passer une émotion.

Mes romans, c’est pareil. Je les "cuisine" avec soin. Et si un lecteur me dit "wow, j’ai aimé ce que t’as fait "… c’est le sourire autour du gâteau, version papier.

Et tu sais quoi ? La seule vraie différence entre un gâteau et un roman… c’est le temps. Un gâteau, si personne ne le mange, il finit à la poubelle. Ou alors tu le laisses traîner sur la table et il pourrit doucement, dans l’indifférence générale. Triste fin pour un chef-d’œuvre à la framboise.

Mais un roman ? Lui, il pourrit pas. Même s’il dort dans un vieux Google Doc ou dans un carnet à moitié moisi, il attend. Il vieillit, il prend la poussière, mais il garde sa voix. Et peut-être qu’un jour, quelqu’un tombera dessus, par hasard ou par destin, et il entendra cette voix. Parce que les mots ne périment pas. Pas vraiment. Et parfois, il faut juste… attendre la bonne époque. La bonne personne. Le bon frisson. Comme ces auteurs qu’on a ignorés de leur vivant et qu’on encense aujourd’hui. Alors bon, si je dois être lue dans 100 ans, dans une autre vie ou sur une autre planète, j’prends aussi. Tant qu’on entend ma voix. Et si c’est mon cas, tant pis. Peut-être que j’entendrai vos applaudissements depuis ma tombe. (Et dans le doute… faites-les bien forts.)
Je crois que ce que tu décris est la passion !

Moi j'aime les histoires, mais pas forcément l'écriture.

Toi tu as l'air d'avoir plus ce besoin vital d'écrire. Et je trouve ça beau !

Et tu as bien raison. Les gâteaux peuvent de gâter mais pas nos écrits. ^^
Tu mets le doigt sur un truc essentiel, j'écris par passion. Mais toi, tu as ce lien intense avec les histoires elles-mêmes, avec l’univers qu’on te raconte, et ça, c’est tout aussi fort. Parce qu’au fond, que serait l’écriture sans celles et ceux qui aiment entrer dans ces mondes imaginaires ? Ceux qui les comprennent, qui les vivent, parfois même mieux que ce qui l'écrive ?

C’est tout aussi précieux.